Les Grenats du Destin 1 (Chroniques des Pierres Précieuses 1) ebook French Translation

Les Grenats du Destin 1 (Chroniques des Pierres Précieuses 1) ebook French Translation
Description:

"Les belles histoires sont aussi rares que les belles pierres précieuses." – Le Collecteur

Zachary, abusé pendant des années par ses parents adoptifs, va enfin réussir à s'enfuir. Il sait qu'il est plus en sécurité tout seul que soi-disant à leurs bons soins. Sans-abri et désespéré, sans argent pour déposer une caution pour un appartement, il décide de vendre la bague ancienne contenant des grenats lui venant de ses parents qui l'ont eux-mêmes reçus d'un mystérieux messager à la naissance de Zachary.

Zohar Zyngold est le prince héritier de Zelaria, un monde très semblable à la Terre, dans une dimension parallèle. Lors de son vingt-cinquième anniversaire, au cours de la cérémonie traditionnelle, l'anneau ancestral de grenats que son père lui a transmis commence à émettre une lumière rouge intense. Seul le fait de trouver le porteur de l'anneau correspondant au sien et qui a été localisé sur la Terre va lui permettre de contrôler pleinement ses nouveaux pouvoirs. Utilisant certains d'entre eux pour franchir la porte dimensionnelle qui l'amènera sur Terre, il se fait passer pour un bijoutier, dans l'espoir d'attirer le propriétaire de l'anneau.

Zachary et Zohar ne sont pas seulement attirés l'un par l'autre lors de leur première rencontre, leurs anneaux émettent une lumière d'un rouge profond lorsqu'ils se touchent. Zachary prend peur et s'enfuit, mais des criminels sont après lui... et l'attaquent. Zohar vient à son secours. Ils fuient sur Zelaria pour découvrir que leurs problèmes ne font que commencer...


ISBN-13: 978-1-909630-13-0
Pages: 203
Words: 58,000
Cover Artist: Allison Cassatta
Translator: Bénédicte Girault
Heat Index:Heat Index
Book Type: EBook
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CHAPITRE 1


Tulsa, Oklahoma, quatre ans plus tôt…

Zachary Brown regarda le vase chinois qu’il était en train de dépoussiérer chuter sur le sol dans une muette horreur. C’était comme si l’action se déroulait au ralenti, la précieuse pièce de porcelaine colorée tomba du bord de la table du couloir. Trop tard, il tenta de la rattraper avant qu’elle n’aille s’écraser sur les dalles de marbre impitoyables ornant la porte d’entrée.

Il se brisa en mille morceaux dans un bruit fracassant qui accéléra son rythme cardiaque et lui mit les nerfs à vif. Les morceaux semblaient se poursuivre les uns les autres alors qu’ils se répandaient sur le sol, le tendre matériau du vase faisant une énorme tache sur le marbre.

‘Je suis bon pour le payer, maintenant’.

Affolé, il courut vers la cuisine pour chercher la pelle et le balai, ainsi qu’un sac-poubelle. Au moins, il aurait tenté de nettoyer sa bêtise. Il n’y avait aucun moyen pour qu’il puisse dissimuler cette maladresse à sa mère adoptive, femme autoritaire qui lui assignait différentes tâches ménagères, car elle se réjouissait de son inconfort. Une femme de ménage passait à la maison deux fois par semaine, mais Priscilla trouvait toujours quelque chose à lui faire faire de toute façon.

Elle laissait toutes les punitions sévères et fréquentes aux bons soins de son cruel père adoptif qui semblait prendre un plaisir infini à battre Zachary à la moindre occasion. Que l’homme ait une raison ou non, cela n’avait pas d’importance.

Zachary revint en courant dans l’entrée et commença frénétiquement à rassembler les morceaux les plus gros en premier. Une fois qu’il les eut mis dans le sac, il commença à balayer les morceaux plus petits et la poussière. Pas question de laisser de la saleté, les choses n’en seraient que pires pour lui. Elles l’étaient toujours de toute façon, si bien qu’il se demandait parfois pourquoi il continuait quand même d’essayer. C’était pathétique, mais il avait besoin d’une sorte d’approbation et de reconnaissance de leur part. Il avait fait de son mieux au fil des années, surtout lorsqu’il était plus jeune, mais rien n’était jamais assez bien.

— Qu’est-ce que c’était?

La voix de Priscilla semblait toujours un peu pâteuse. Elle aimait essayer d’étranges cocktails – excepté qu’elle le faisait pratiquement durant toute la journée. Si elle ne s’était pas arrangée pour être ivre à l’heure du déjeuner, son humeur devenait vraiment mauvaise.

— Je suis désolé.

Il avait terminé l’étape du nettoyage et était sur le point de se relever pour déposer le sac dans la cuisine pour passer l’inspection de son père adoptif.

— Que vas-tu faire maintenant?

Priscilla quitta le salon et s’approcha de lui, ses hauts talons claquant sur le sol de marbre. Elle écarquilla les yeux lorsqu’elle vit les éclats du vase.

— Tu n’as pas fait ça!

— Je suis vraiment désolé. Je ne voulais pas le faire, j’étais en train de l’épousseter comme tu m’as demandé de le faire et c’est juste… arrivé.

Il voulait se relever, ressentant une sensation étrange à être agenouillé à ses pieds, mais son regard furieux lui indiqua qu’il ferait mieux de rester là où il était.

— Tu sais que c’était l’une des pièces les plus précieuses de la collection de ton père, n’est-ce pas?

Ses lèvres se retroussèrent en un rictus alors qu’elle brossait des peluches imaginaires sur son pull moulant noir.

— Justement ce matin, Raymond m’a demandé de le mettre là pour que nos invités du dîner de ce soir soient en mesure d’apprécier sa beauté. Maintenant, ton incompétence et ta maladresse ont totalement ruiné cette idée. Tu mérites toutes les punitions que tu vas obtenir, petit crétin.

— Mais je ne l’ai pas fait exprès.

Zachary essaya de ravaler la bile qui montait dans sa gorge. Son postérieur le chauffait encore de la fessée de la nuit dernière. Il ne serait pas capable d’en supporter une autre. Et Raymond serait susceptible d’utiliser plus que sa main cette fois-ci pour cette erreur impardonnable.

— Ce n’est jamais de ta faute. Même toi, tu ne peux pas être aussi stupide.

Priscilla secoua sa tête.

— Tu ferais mieux de laisser tout cela sur la table de la cuisine et d’aller dans ta chambre. Tu auras le temps de te repentir de tes péchés avant qu’il ne rentre à la maison dans moins d’une heure.

Seigneur! Il détestait être enfermé là-dedans, mais c’était toujours mieux que le cagibi sombre dans lequel ils l’avaient envoyé lorsqu’ils l’avaient adopté il y a sept ans, un an après que ses véritables parents soient morts. Il était terrifié à l’idée de rester seul depuis. Pour son cerveau d’enfant de sept ans, ils étaient morts et l’avaient laissé derrière eux, si bien que l’isolement était la pire des punitions pour lui. Comment Raymond et Priscilla l’avaient découvert, il ne le saurait jamais. Déjà, il ne comprenait pas pourquoi ils l’avaient adopté. Tout ce qu’ils faisaient était de crier après lui, de l’utiliser pour faire le ménage dans la maison ? à peu de frais ? et Raymond de se servir de lui comme punching-ball afin de soulager ses colères. Peut-être que c’était ce qu’ils pensaient à quoi devait servir les enfants, mais lui, il détestait cette situation.

Il avait essayé de s’enfuir une fois, quand il avait douze ans. Ils l’avaient rattrapé quelques heures plus tard et il avait passé les deux semaines suivantes à l’hôpital parce qu’il était ‘tombé dans l’escalier’. La police avait cru Raymond parce qu’il connaissait certains gros bonnets du bureau du Maire de Tulsa. Zachary avait appris sa leçon. La prochaine fois, il serait mieux préparé. Maintenant, à quinze ans, il avait un plan solide et il était assez vieux pour pouvoir le mettre à exécution et s’enfuir.

— Oui, Mère.

Il détestait qu’ils l’obligent à prétendre qu’ils étaient ses vrais parents. Mais il n’avait aucun moyen d’aller contre. Pas physiquement du moins, car il n’était pas vraiment assez grand ni bâti comme l’ex-talonneur que Raymond avait été.

Il fit ce qu’on lui disait, s’assurant que rien de l’espoir d’une future évasion ne transparaissait sur son visage. Une nouvelle détermination l’envahit. Pourquoi n’avait-il rien vu de tout cela auparavant? Le temps était venu pour lui de partir et de laisser ces gens derrière lui. Lorsque Priscilla verrouilla sa porte, il se dirigea vers son bureau et rangea son ordinateur portable dans son sac de voyage. Il vida son sac à dos de ses livres scolaires et le remplit de vêtements de base, et d’une carte de l’endroit où il irait. Il n’osa pas ouvrir sa cachette secrète sous l’une des lattes du plancher pour l’instant. Lorsqu’il serait temps, il irait chercher sa fausse carte d’identité avec son nom, l’argent qu’il avait réussi à y cacher et l’anneau de grenats, la seule chose qu’il lui restait depuis la mort de ses parents. Le risque que Raymond découvre ce qu’il avait projeté était trop grand. Mais il agirait rapidement une fois que l’homme aurait quitté sa chambre.

Lorsqu’il eut terminé, il se laissa tomber sur le lit et recouvrit sa tête avec un oreiller dans une vaine tentative pour se cacher du reste du monde. Au moins, les airs d’opéra que sa soi-disant mère beuglait ne pouvaient pas l’atteindre ainsi.

Un peu moins d’une heure semblait être écoulée lorsque la serrure fut déverrouillée et que sa porte claqua contre le mur.

— Putain, qu’est-ce que tu faisais à toucher mon vase? Tu savais quelle valeur il représentait. Il était la pièce maîtresse de toute ma collection et maintenant tu as tout gâché.

Son père referma la porte aussi violemment qu’il l’avait ouverte et s’avança d’un air rageur dans la chambre.

— Regarde-moi! Quand je te parle, stupide gamin.

Abandonner sa cachette sous l’oreiller fut difficile. Il tourna la tête, mais ne se leva pas. À quoi bon? Raymond était toujours vêtu de son costume de travail et son visage était rouge de colère. Si les regards pouvaient tuer, Zachary serait déjà mort à cet instant. Il baissa les yeux, ne voulant pas faire face à sa fureur.

Puis il la vit. Son père tenait dans sa main droite une de ses cravaches et ce fut la seule chose sur laquelle il pouvait se concentrer. Il devait l’avoir trouvée dans l’écurie. Paralysé par la peur et par la crainte des répercussions de sa dernière faute et des intentions de son père, il regarda l’objet et s’appliqua à respirer.

Peu importe ce qu’il se passerait aujourd’hui, ce serait la dernière fois qu’il aurait à subir et à se soumettre à la violence de cet homme. Il ne méritait pas cela, ce n’était pas la vie qu’il voulait vivre. Le dîner garderait ses soi-disant parents occupés et distraits et lui laisserait plus de temps pour s’enfuir.

Il y était enfin. Demain, il serait parti.

©Serena Yates, 2014
Tous droits réservés